Après tout ce temps

Tsukiyo avait passé l'avant-midi à l'extérieur, comme si elle montait la garde. Puis, soudainement, sans dire un mot, elle était revenue et s'était enfermée dans sa chambre. Kana ne comprenait pas l'attitude de son amie de toujours, et malgré ses cajoleries et ses menaces, ne réussi pas à la faire sortir de là.

Bien résolue à trouver ce qui clochait, elle partie en quête de l'unique personne qui saurait quoi faire dans cette situation.

Neji Hyuga.


Elle avait croisé Tenten, mais celle-ci ignorait où le ninja se trouvait. Il était peut-être en mission? Non. Elle le saurait si c'était le cas. Elle décida donc de se rendre à la demeure des Hyuga, son ancienne famille d'adoption. Elle salua chaudement Hinata et Hiashi, et sur leur conseil, alla cogner chez son ami.


- Neji... tu es là? J'ai besoin de toi, Tsukiyo... Tsukiyo n'est pas dans son état normal.

Lorsque Neji lui ouvrit, Kana fut rassurée. Elle avait vraiment espéré ne pas devoir le chercher dans tout le village. Elle lui attrapa la main, le tirant derrière elle du même coup.

- Et bien, elle est allée faire sa vigie, comme d'habitude. Tu la connais, depuis que tout le monde est parti, elle ne peut pas s'empêcher de guetter leur retour. Alors elle y est allée, mais elle est rentrée bien plus tôt que d'habitude. Et la première chose qu'elle a fait, c'est s'enfermer dans sa chambre. Elle refuse d'ouvrir et ne répond pas. Je te jure, elle est bizarre. J'ai pensé que peut-être que si toi, tu essayais...

Il n'y eu pas de réponse pendant quelques minutes. Puis, la porte s'ouvrit légèrement afin de laisser passer Neji. Lorsqu'il entra, la porte se claqua bruyamment devant Kana et elle pu entendre le bruit de la serrure qui se verrouillait.

- Eh! C'est pas juste!


Une fois à l'intérieur, Neji pourrait voir un clone d'encre se dissiper devant lui. Plus loin, à la fenêtre, Tsukiyo était assise, le visage tourné vers l'extérieur.

Elle ne parla pas.

Tsukiyo garda son visage tourné vers la fenêtre, sans dire un mot. Sa main toutefois, vint rejoindre celle de Neji sur son épaule. Elle ne bougea pas pendant de longues minutes, incertaine de ce qu'elle souhaitait dire.

Puis, elle se retourna d'un coup, agrippant Neji par ses vêtements pour enfouir son visage contre lui. Elle ne parlait pas, mais Neji pourrait sentir quelques larmes lui couler dessus.

Tsukiyo s'accrocha plus désespérément à Neji, les larmes coulant toujours.


- Elle... elle... Neji...


Les mots n'arrivaient pas à passer la barrière de ses lèvres.

Tsukiyo n'avait pas pleurer depuis son départ. Et c'était maintenant, alors qu'elle avait senti la présence de son ancienne coéquipière, que ses émotions refoulées refaisaient surface. Elle ne comprenait pas ce qui lui arrivait, la situation lui échappait.

- O...

Elle se contenta de hocher la tête, le visage toujours enfouie dans les vêtement du Hyuga. Elle pleura encore pendant longtemps, jusqu'à ce que ses larmes finalement, se tarissent.


- Elle... elle... Na...Nagisa...


Elle sépara enfin son visage du torse de Neji, gardant toutefois les yeux vers le sol.


- Je... je ne com...comprends pas p...pourquoi je réa...réagit comme ça...

Tsukiyo garda les yeux au sol.


- Je...j'ai en..envoyé Tsuni... j'ai envoyé Tsuni pour... porter un message.. À Shikamaru.


Elle leva les yeux vers Neji, sa main toujours accrochée à ses vêtements.


- J'ai... j'ai pensé... je ne savais pas... je ne savais pas ce que je devais lui dire... mais elle...

Tsukiyo regarda leurs mains jointes.


- Mais est-ce qu'elle aura envie de me voir...


Elle fronça les sourcils, la douleur bien évidente dans ses yeux.


- Elle est partie... est-ce qu'elle voudra...

Tsukiyo hocha la tête en silence. L'idée de revoir sa coéquipière lui amenait beaucoup de réconfort, mais en même temps, elle s'était tant sentie blessée, elle ignorait comment réagir.


- Je...


Elle agrippa plus fermement les vêtements et la main de Neji, puis monta son regard jusqu'à celui de son compagnon.


- Je veux sortir... d'ici.


Elle lança un regard vers la fenêtre sur laquelle elle était appuyée.


- Je veux sortir... dans la forêt. Viens... avec moi?


Cette affirmation avait un ton interrogatif, presque timide.

Tsukiyo lâcha le vêtement de Neji, mais pas sa main, et ouvrit discrètement la fenêtre. Elle ne voulait pas être suivie, et elle entendait distinctement Kana de l'autre côté de la porte.

Puis, elle attira Neji à sa suite, traversant avec lui Konoha pour se rendre à l'extérieur. Elle le mena jusqu'à une clairière, plus loin dans la forêt et prit place sur le sol. Tsuni arriva quelques instants après, voletant autour de leurs têtes avant de repartir de plus belle.

Tsukiyo regarda distraitement la main qu'elle tenait toujours.


- Il s'est passé beaucoup de chose depuis... J'ai peine à croire que ça fait déjà si longtemps...

Tsukiyo se laissa aller contre son ami, s'appuyant encore plus fort sur lui, s'en servant de béquille. Ou d'oreiller.


- Je ne sais pas.


Elle leva la tête légèrement, afin de pouvoir regarder Neji.


- Je... je n'ai pas envie d'écouter.


Elle était nerveuse, et la nervosité interférait avec son écoute, lui faisant entendre des choses qui n'existaient que dans son esprit.


- Pourtant... tout à changé. Pour le mieux je crois. Enfin... en majorité... je ne sais pas trop, j'ai juste l'impression d'avoir dormi pendant longtemps et qu'aujourd'hui, je me réveille après un long rêve.


Elle se serra plus fort contre Neji.

Tsukiyo hocha la tête distraitement. Puis, elle se retourna légèrement pour embrasser Neji sur la joue.


- Merci Neji. Ta présence me calme.


Elle accota sa tête sur l'épaule du Hyuga avant de fermer les yeux.


- Je me demande... de quoi elle a l'air maintenant...

Tsukiyo se dégagea de l'étreinte de Neji pour s'étendre sur le sol. Elle tira sur le bras de son compagnon afin qu'il l'imite. Le ciel était visible au travers des arbres et la brise était légère dans les bois. On entendait les oiseaux, dont Tsuni sans doute, qui chantaient au loin.


-Je... J'aimerais que le temps cesse d'avancer. Profiter de ce moment plus longtemps. Profiter du calme. Profiter du calme dans ma tête, dans mon coeur. Ne pas retourner au village et à la tempête que mes souvenirs animent en moi.


Elle parlait doucement, sa voix à peine un murmure.